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Burn-out : 10 conseils pour le prévenir (ou le guérir) par une personne qui l'a subi

Source : Start Les Echos - Aude Selly



CONSEIL D'EXPERT// Dans son 4ème  ouvrage « Autopsie d'un burn-out », qui paraît mercredi 7 septembre, Aude Selly revient sur le burn-out qu'elle a vécu il y a dix ans. Aujourd'hui, la spécialiste de la qualité de vie au travail livre dix conseils de prévention et de guérison tirés de son nouvel ouvrage.


En France, on estime que 2,5 millions de salariés sont actuellement en burn-out, selon une étude du cabinet Empreinte Humaine, parue fin 2021. Derrière ces chiffres, il y a des parcours individuels. Dans « Autopsie d'un burn-out », j'ai voulu raconter mon expérience pour qu'elle soit utile à d'autres. Voilà pourquoi j'insiste surtout sur la reconnaissance des signes annonciateurs, les solutions à mettre en place pour prévenir le burn-out, mais aussi les moyens de se relever pour celles et ceux qui n'ont pas pu l'éviter. En voici quelques recommandations.


1. Ne culpabilisez pas


Le seul moyen pour éviter un burn-out ou se reconstruire est de sortir de l'environnement de travail identifié comme délétère. Si vous êtes en arrêt long, utilisez ce temps pour prendre du recul sur la place du travail dans votre vie , et ce que vous voulez faire vraiment.

Réaliser un bilan de compétences et/ou être accompagné par un coach peut aider à être guidé. Attention, un arrêt trop court peut vous faire rechuter.


2. Ecoutez vos proches


Lorsque vous êtes rentré dans le processus de l'épuisement, les personnes qui font partie de votre écosystème proche sont les premières à se rendre compte de la dégradation de votre santé physique (le 1er signe physique est le plus souvent les troubles du sommeil liés directement à la surcharge mentale), de votre santé mentale (difficultés à vous concentrer, du fait de l'anxiété par exemple) et de votre état émotionnel (irritabilité, caractérisée par des pleurs). Prenez le temps de les écouter !


Consumé par le stress, et le mal-être au travail, votre corps est sûrement en train d'arriver au bout de ses limites. C'est alors le moment de consulter, de prendre rendez-vous avec un médecin pour en parler et voir si la solution ne nécessite pas un arrêt maladie.


3. Ne vous dispersez pas en des dizaines de visites médicales différentes


Une fois le burn-out diagnostiqué, vous êtes, la plupart d'entre vous, en arrêt maladie. Arrêt maladie, il n'y a pas plus clair. Soyez conscient que bien souvent il faut choisir entre deux options : la santé ou le travail. C'est un choix.


Si vous reprenez trop vite le travail, vous ne pourrez pas tenir. Vous n'aurez pas effectué le travail sur vous-même nécessaire pour retrouver une bonne santé mentale et physique. Il vous faut accepter de ne plus être dans l'action, la lenteur des choses et de prendre soin de vous. Vous n'avez plus l'énergie pour donner autant qu'avant, votre corps a besoin de reprendre vie. Privilégiez les activités douces, évitez d'aller courir un marathon même si vous adorez ça, au bout d'une semaine d'arrêt.


4. Rompre la solitude


Souvent, vous avez dû faire face seule. Ne pas rester seul au travail est une question de survie pour de nombreux travailleurs. Ne rien pouvoir partager nous déconnecte de nous-même. L'isolement est un des arguments propices au suicide.


Par définition, la solitude se brise à partir du moment où nous sommes deux et qu'il s'agit d'une personne à votre écoute, rassurante et bienveillante. La parole apaise souvent nos maux.


5. Il va vous falloir de l'aide et du temps


Vous avez tenu aussi longtemps que possible. Il faut affronter le regard des autres, le sentiment de honte d'être en position de faiblesse.


Souvent, l'impression d'être un poids, la peur de l'échec, un « non-droit à l'erreur ambiant », la recherche de performance sont des problématiques qui nous poussent à ne pas demander d'aide. Or, vous ne pourrez pas sortir du burn-out seul. C'est une vraie montagne à gravir pour se remettre sur pied, et toutes les aides sont les bienvenues.

6. Chérir les petites victoires


Rien de mieux pour reprendre confiance en soi. Lorsque l'on s'est effondré, notre niveau d'estime de soi est proche du noyau terrestre, et la fatigue extrême. Nous ne sommes plus capables de faire des actions basiques. Alors, n'allez pas plus vite que la musique.


Commencer par vous fixer un seul objectif à la fois (faire la cuisine et un plat que vous aimez faire, avoir fait le ménage, lire quelques pages d'un livre…). Par exemple : regarder ce que vous faites, pas ce que vous n'avez pas réussi à faire (encore) et rappelez-vous que marcher lentement n'empêche pas d'arriver.


7. Ecrire


Essayez de tenir un journal. Et plus particulièrement ce que j'appelle « un journal du positif ». Une des caractéristiques de l'épuisement professionnel et de perdre confiance en ses capacités. Vous êtes une personne investie, impliquée, vous essayez de faire de votre mieux alors notez-le. Même s'il n'y a qu'une phrase. Et relisez-le toutes les semaines.


A l'inverse, écrivez chaque situation difficile sur une feuille et jetez-la à la poubelle. Le but est de combattre les pensées négatives, de dépolluer votre esprit de ce qui vous prend la tête et qui prend de la place dans votre vie. C'est un moyen de prendre du recul.


8. Choyez un objet personnel


Gardez à proximité un petit objet que vous pouvez prendre en main pour vous rappeler que vous êtes une personne de valeur. Et cela, que vous soyez encore au travail dans une situation difficile ou déjà sorti mais avec encore des moments de rechute. Cet objet peut être un cadre photo avec des personnes qui comptent pour vous, un cadeau qu'un proche cher à vos yeux vous a offert, le symbole d'une passion en dehors du travail, etc.


L'objectif est de créer une rupture avec la situation vécue. Evidemment que si vous êtes face à une personne harcelante, cela ne va résoudre votre problème d'un coup de baguette magique. Mais en la touchant, vous pourrez vous rappeler que vous avez de la valeur, une identité propre en dehors de ce travail et que vous avez le droit de dire non ou stop, de poser vos limites.


9. Cherchez un contexte de travail en accord avec vos principes


Le conflit de valeurs est un des facteurs principaux du mécanisme d'épuisement professionnel. Encore une fois, ici, c'est une question de choix. Soit vos valeurs ne sont pas respectées et vous êtes capable de faire avec parce que vous savez prendre du recul et que ça ne vous coûte pas, soit cela vous pèse et c'est le moment de vous demander si vous voulez continuer à vous faire du mal.


10. Permettez-vous des moments de joie


Ce n'est parce que vous êtes censé être au plus mal que vous ne pouvez pas profiter des moments de joie qui se présentent à vous. Rares sont les personnes toujours tristes ! Votre burn-out est lié à quelque chose de plus profond, il interroge votre rapport au travail, ce que vous voulez vraiment pour votre vie professionnelle. Et pendant que vous cherchez les réponses, laissez entrer la joie !


Je préconise même dix minutes de rire par jour . Utilisez YouTube pour (re)regarder les vidéos de votre humoriste préféré. Dans votre cerveau, le rire a un impact sur la production de l'endorphine (l'hormone antidouleur), de la sérotonine qui est liée à la dépression, de l'ocytocine l'hormone du lien et de la confiance. Et c'est encore mieux de rire à plusieurs, non ?



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