La femme de la semaine
75 ans après sa découverte majeure, une pionnière de la physique, Rosemary Fowler se voit attribuer son doctorat. 🎉
Une cérémonie emplie d'émotions 😍
Le 22 juillet 2024 restera gravé dans les annales de l'Université de Bristol.
Ce jour-là, Rosemary Fowler, une brillante physicienne des particules, a reçu son doctorat honorifique à l'âge de 98 ans.
Une reconnaissance qui arrive 75 ans après sa découverte révolutionnaire en 1948 : le kaon, une particule élémentaire.
Une vie de passion et de sacrifices 🫰
Rosemary Fowler, née en 1926 dans le Suffolk dans l’Est de l’Angleterre, était une étudiante passionnée par les sciences et les mathématiques. Dans un contexte de guerre, elle deviendra la seule fille de sa promotion de son lycée à poursuivre un parcours universitaire à l’Université de Bristol.
En 1948, au sommet de sa carrière universitaire, elle découvre le kaon, mais décide de quitter ses études pour se consacrer à sa famille. Une décision pragmatique dans une époque de rationnement alimentaire, alors qu’elle élève trois jeunes enfants avec son mari, le physicien Peter Fowler.
Une contribution inestimable à la science 👩🔬
La découverte du kaon par Rosemary Fowler a été cruciale pour la physique des particules. Cette particule, appartenant à la famille des mésons, a des implications majeures pour la compréhension des interactions fondamentales en physique.
Le kaon s’agit, d’après Le Robert, d’une “particule élémentaire de la famille des mésons dont la masse est 970 fois plus grande que celle de l’électron.” Elle peut avoir trois états : positif, négatif et neutre.
Sa découverte a été documentée dans la revue Nature.
Malheureusement, ce travail a été attribué à son professeur, Cecil Frank Powell, qui a reçu le Prix Nobel en 1950, et à son mari.
Rosemary Fowler ferait donc partie des très nombreuses femmes à avoir été victime de l’effet Matilda qui correspond à une minimisation voire une invisibilisation de la contribution des femmes à la recherche scientifique.
Une réhabilitation attendue 🫷
Aujourd'hui, Rosemary Fowler voit enfin ses contributions reconnues. À 98 ans, elle reçoit un doctorat honorifique qui célèbre son rôle essentiel dans le domaine scientifique. Toujours modeste, Rosemary a exprimé sa gratitude en affirmant qu'elle n'avait "rien fait qui mérite un tel respect". 📢
Félicitations, Dr. Rosemary Fowler, pour cette reconnaissance tant méritée ! 🌟
La news de la semaine
Une exposition à ne pas manquer : Résistantes ! France 1940-1944 à l'occasion du 80ème anniversaire du droit de vote des Femmes en France !
Le musée de l’Ordre de la Libération consacre, jusqu’au 13 octobre 2024, une exposition sur le thème des Femmes en Résistance. 🫶
En 1944, les Françaises devenaient électrices et éligibles « dans les mêmes conditions que les hommes ». 🗳️
Cette entrée dans la citoyenneté par une ordonnance signée du général de Gaulle était alors présentée comme une reconnaissance officielle du rôle majeur des femmes dans la Résistance.
Les Résistantes de l’ombre
Quatre-vingts ans plus tard, certains noms et parcours de résistantes, parfois honorés au Panthéon, sont bien connus.
Mais comment rendre visible l'engagement des femmes dans la Résistance, souvent restées dans l'ombre des combattants masculins ?
Une action éloignée de la sphère du combat armé, largement inscrite dans le quotidien et dans le cadre du foyer, et qui laisse par nature très peu - moins encore que pour les hommes - de traces matérielles ?
Un engagement ancré dans leur quotidien
C’est ce que l’exposition Résistantes ! France 1940-1944 s’efforce de montrer, à travers des exemples incarnés, en partant de la position occupée par les femmes dans la société et en interrogeant les cercles de sociabilité qui sont les leurs.
Ce faisant, elle dévoile un engagement spontané, le plus souvent précoce et ancré dans le quotidien et l’ordinaire des femmes, mais qui emprunte parfois la voie de la rupture.
Cet engagement multiforme, mené en toute indépendance ou au sein de la famille, est, à l’égal de celui des hommes, éminemment risqué.
Commissariat de l’exposition :
👉 Catherine Lacour-Astol, docteure en histoire, spécialiste des femmes dans la Résistance.
👉 Vladimir Trouplin, conservateur du musée de l’Ordre de la Libération.
Lieu de l’exposition 📍
Musée de l'Ordre de la Libération
Hôtel national des Invalides, 129 rue de grenelle - 75007 Paris
Le sujet de la semaine
Jeux Olympiques de Paris 2024 : parité chez les athlètes, pas encore chez les entraîneur.es ! 🔴
Pour la première fois dans l’histoire des Jeux Olympiques : une parité parfaite entre les athlètes masculins et féminins lors de ces JO de Paris 2024, 5.250 des deux sexes soit 10.500 athlètes au total. 🫶
Les entraîneur.es, un chemin encore long 🤔
Le chemin vers la parité est encore parsemé d'embûches pour les entraîneurs.
Le Comité international olympique (CIO) rapporte que seulement 13% des coaches aux JO 2020 de Tokyo et 10% aux Jeux d'hiver de Pékin en 2022 étaient des femmes.
Ce chiffre est en légère progression par rapport aux 11% à Rio en 2016 et 9% à Pyeongchang en 2018, mais il reste beaucoup à faire.
Des modèles inspirants et des défis à surmonter 🫰
Des figures emblématiques comme Amélie Mauresmo, qui a entraîné Andy Murray malgré les réflexions sexistes, et Corinne Diacre, première femme coach d'une équipe masculine professionnelle de football, inspirent une nouvelle génération de femmes entraîneures.
« Pour les jeunes femmes qui veulent entraîner au plus haut niveau, c'est bien plus facile d'y croire si elles peuvent voir quelqu'un d'autre le faire. » indique Karin Harjo, entraîneure en chef de la skieuse Mikaela Shiffrin.
De même, des sportives de renom comme Simone Biles et Mikaela Shiffrin ont choisi des femmes comme coaches, montrant l'importance des modèles et de l'effet d'entraînement.
"Il s'agit de mettre davantage en lumière les entraîneures", annonçait la meilleure skieuse de l'histoire au New York Times. "J'ai accompli beaucoup de choses, mais peut-être qu'à ce stade de ma carrière, je peux donner à d'autres femmes entraîneures de ski un aperçu de ce qu'il faut viser". 📢
Initiatives prometteuses et obstacles structurels
L’agence britannique UK Sport vise à augmenter la proportion d’entraîneures de 10 à 25% d’ici Paris 2024. Des mentors comme Melanie Marshall et Jane Figueiredo jouent un rôle clé dans cette transformation.
Pourtant, des obstacles structurels persistent : recrutement informel, stéréotypes sur les compétences des femmes, manque de soutien et de flexibilité.
Un programme innovant pour les entraîneures 💡
Cependant, la rareté des modèles n'est pas le seul obstacle, comme l'explique Elizabeth Pike, sociologue à l'Université de Hertfordshire et responsable du programme Wish du CIO pour les entraîneures. Elle souligne l'existence d'un "contexte social plus large".
Les entraîneurs sont souvent recrutés "par des canaux informels" qui favorisent les hommes, historiquement plus présents dans le sport. Selon elle, les femmes font face à "des stéréotypes" concernant leurs compétences, à "un réseau de soutien limité" et à un "manque de flexibilité" pour concilier les tâches familiales, qui leur incombent encore majoritairement.
Depuis 2019, le CIO a lancé un programme innovant pour soutenir les femmes coaches. Ce cursus, combinant ateliers en ligne, mentorat et rencontres, a déjà formé 123 femmes issues de 22 disciplines et 60 pays.
Parmi elles, Marwa Amri, médaillée de bronze en lutte aux JO de 2016, sera présente à Paris pour encadrer deux lutteuses.
Le programme du CIO se poursuivra après les JO, car développer des coaches d'élite est un travail de longue haleine. 👏
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