LA NEWS DE WOMEN FIRST #159
- Axel Elmaleh
- 11 juin
- 5 min de lecture

Le focus de l'équipe
« Demandez Angela » : un petit mot, une grande protection pour les femmes 🎀
Vous avez repéré un petit macaron rose sur la vitrine d’un bar, d’un resto ou d’une pharmacie avec écrit « Demandez Angela » ?
Derrière ce discret sticker se cache un dispositif de protection des femmes contre le harcèlement de rue, encore trop méconnu… mais pourtant essentiel !
Un réseau de lieux refuges face au harcèlement 💡
Inspiré du Royaume-Uni et lancé en France en 2021, le plan Angela se déploie progressivement dans l’Hexagone : Bordeaux, Lyon, Grenoble, Metz, Toulouse, Villiers-le-Bel… autant de villes qui ont rejoint le mouvement.
Le principe ?
Permettre à toute personne en détresse, harcelée ou suivie dans la rue, de demander « Angela » dans un commerce partenaire.
Une fois le mot prononcé, les employés – formés en amont – mettent immédiatement la personne à l’abri et préviennent les forces de l’ordre.
Une réponse concrète à une réalité glaçante : 8 femmes sur 10 ont peur de sortir seules le soir, et 3.200 infractions pour outrage sexiste ou sexuel ont été recensées dans l’espace public en 2024.
Dans 90% des cas, les victimes sont des femmes.
Encore trop discret, mais ô combien précieux 📣
Si l’initiative séduit les commerçants, elle peine encore à se faire connaître du grand public – « C’est rassurant, on sait où aller si on est en danger ».
Certaines habitantes ne connaissent pas le dispositif, et la visibilité nocturne reste un point faible.
Et pourtant, la promesse est puissante : des boulangeries aux supérettes, en passant par les pharmacies, partout où « Angela » est affichée, la sécurité devient plus tangible.
La news de la semaine
Ingénierie de l’égalité : pourquoi les femmes restent à la porte des meilleures écoles ? 🧪
Des prépas au plafond de verre 🔧
Elles brillent au bac, décrochent les meilleures mentions, s’engagent en prépa avec ambition… puis disparaissent des radars des grandes écoles d’ingénieurs.
Pourquoi ?
C’est à cette question que s’attaque une note très fouillée de l’Institut des politiques publiques (IPP).
Elle révèle que les femmes, malgré de meilleurs résultats scolaires initiaux, ne représentent que 20% des admis dans les écoles d’ingénieurs les plus sélectives après la prépa.
Et à Polytechnique ?
Seulement 16% de filles à la rentrée dernière, en chute de 5 points par rapport à l’année précédente.
Les chiffres qui interrogent 📉
👉 59% des filles en prépa scientifique ont obtenu une mention très bien au bac, contre 47% des garçons
👉 Mais seulement 20,2% des femmes en prépa parviennent à intégrer une école du Top 10%, contre 25,3% des hommes
👉 Dans les classes étoile, l’écart grimpe à 6,9 points en faveur des garçons
Autrement dit, plus on monte dans la hiérarchie de la sélection, plus l’écart se creuse.
Et ce n’est pas dû uniquement à un manque de candidates : même à performances égales, les hommes réussissent mieux aux concours.
C’est ce qu’on appelle l’effet du jour J, combiné à un environnement ultra-compétitif qui semble booster davantage les garçons que les filles.
Prépas, concours : la fabrique des inégalités ? 📚
Les chercheuses Cécile Bonneau et Léa Dousset identifient plusieurs causes majeures :
👉 Les filles s’orientent vers des prépas moins « porteuses » (explique 36% de l’écart)
👉 Elles performent moins le jour des concours malgré des dossiers comparables (explique 24% de l’écart)
👉 Les notes en prépa, surtout dès la première année, jouent un rôle décisif (70% de l’écart global)
Et dans les fameuses classes étoile, censées offrir les meilleures chances d’intégrer Polytechnique ou Centrale ?
Surprise : elles profitent plus aux garçons.
Le dispositif semble amplifier les écarts, non pas parce que les filles flanchent, mais parce que les garçons y explosent.
Changer les règles du jeu ? 🚀
La classe prépa n’est pas mauvaise pour les femmes, mais elle est loin d’être neutre.
Et dans un système ultra-compétitif, les inégalités se nichent dans les moindres détails. Cécile Bonneau propose deux pistes :
- Soutien spécifique aux filles en prépa (coaching, rôles modèles, classes étoiles féminines)
- Repenser les concours, avec des mécanismes correcteurs (points bonus, quotas)
Des idées qui alimentent le débat en cours autour du plan « Filles et maths » d’Élisabeth Borne, avec un objectif affiché : atteindre 30% de filles en prépa scientifique d’ici 2030.
Un enjeu crucial pour que l’innovation, l’ingénierie et la recherche ne soient plus l’apanage d’un seul genre.
Le sujet de la semaine
Municipales 2026 : un appel vibrant à l'engagement des femmes ! 📣
C’est un appel solennel – et galvanisant – lancé par Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, rejointe par Élisabeth Borne, Rachida Dati, Aurore Bergé, Françoise Gatel et bien d'autres.
À 10 mois des élections municipales, ces figures politiques appellent les femmes de toute la France à franchir le pas de l'engagement local.
Pourquoi maintenant ?
Parce qu’une avancée majeure pour la parité vient tout juste d’être actée.
Une réforme historique : la parité sur toutes les listes 🎯
Le Conseil constitutionnel a validé une loi qui change (presque) tout : à partir de 2026, toutes les communes, quel que soit leur nombre d’habitants, devront présenter des listes paritaires.
Exit les exceptions pour les petites communes !
Jusqu’ici, 25.000 communes de moins de 1.000 habitants n’étaient pas soumises à cette obligation – soit 71% des conseils municipaux sans garantie de présence féminine.
« L’égalité ne dépend ni du nombre d’habitants ni du code postal. La parité s’impose, partout. »
« Mesdames, engagez-vous ! » 🚀
L’appel est clair, direct, et empreint d’un enthousiasme communicatif : « Mesdames, engagez-vous ! ».
Car désormais, plus aucune barrière légale n’empêche les femmes de siéger à égalité avec les hommes, même dans les plus petits villages.
L’objectif ?
Faire de la parité une évidence dans toutes les strates de la vie démocratique.
C’est un signal fort, transpartisan et inspirant, qui célèbre une victoire pour l’égalité... mais surtout, qui invite les femmes à prendre leur place là où se décident les projets, les budgets, les services du quotidien.
Post LinkedIn of the week "Women First"
Effet Matilda ♀️
Hedy Lamarr : la femme qui a révolutionné la technologie moderne. ⬇️
Qui était Hedy Lamarr ?
Née Hedwig Eva Maria Kiesler le 9 novembre 1914 à Vienne, en Autriche, Hedy Lamarr commence sa carrière comme actrice dans les années 1930, devenant une star internationale grâce à des films tel que Samson and Delilah.
Mais derrière son image d’icône hollywoodienne se cachait une inventrice autodidacte passionnée par la science et la technologie.
Une invention révolutionnaire : la communication par étalement de spectre
Pendant la Seconde Guerre mondiale, Hedy Lamarr, avec le compositeur George Antheil, conçoit une technologie visant à sécuriser les communications militaires.
L’idée ? Utiliser une technique appelée étalement de spectre par saut de fréquence, permettant de transmettre des informations sur des fréquences multiples, réduisant ainsi les risques d’interception.
Bien que leur brevet ait été déposé en 1942, l’armée américaine n’a pas immédiatement exploité cette technologie.
Ce n’est que des décennies plus tard qu’elle est devenue la base des communications modernes, notamment pour :
👉 Le Wi-Fi
👉 Le Bluetooth
👉 Le GPS
Une reconnaissance tardive
Comme beaucoup de femmes pionnières, Hedy Lamarr n’a pas été reconnue de son vivant pour ses contributions scientifiques, victime de l'effet Matilda.
Elle est longtemps restée dans l’ombre de son image d’actrice glamour.
Ce n’est qu’en 1997, à l’âge de 82 ans, qu’elle reçoit un prix prestigieux de la Electronic Frontier Foundation, reconnaissant son rôle dans l’innovation technologique.
Effet Matilda
Phénomène d'invisibilisation ou de minimisation des contributions des femmes, notamment dans le domaine scientifique.
Women First revient sur Instagram !
Comments